Hector Crinon
Hector Crinon
Il a grandi et vécu à la campagne, qui sera la source principale de son inspiration littéraire. Considéré comme l’un des plus grands auteurs de langue picarde par les spécialistes, il aura un cercle social étroit mais artistique et littéraire qui le portera dans ses créations.
Il aura une instruction très élémentaire et sortira de l’école à 13 ans en ne sachant pas correctement écrire. Il gardera cependant une grande sensibilité littéraire et conservera sa passion de la lecture, apprenant le plus possible pour combler son éducation lacunaire.
Il préférait le calme et la solitude aux divertissements bruyants et apprit les règles de la prosodie sur ses moments de solitude.
C’est en 1830 qu’il publie son premier écrit, un recueil de chansons difficilement trouvable aujourd’hui. En 1848, il commencera à écrire ses satires, grâce auxquelles il se fera connaître, au contact de M. de Haussy.
Enfin, on peut dire de lui qu’il était un poète-paysan, un « Haricoutchi » ayant préféré une compagnie réduite mais enrichissante à une vie bruyante et abrutissante. Il composait ses satires en pleine campagne en conduisant sa charrue et semant son blé, fort des connaissances littéraires et de la sensibilité qu’il a su acquérir par lui-même. Sa poésie est à l’image de sa campagne, bonhomme et pesante, attachée à sa famille et au sol natal.
Lire un extrait de : Satires picardes, d'Hector Crinon
Raymond Beaucourt
Raymond Beaucourt
Il est né le 6 avril 1867 à Vraignes. Son père, un petit épicier, l’inscrira à l’École normale de Paris. Il put faire des études et devint instituteur dans la région parisienne. Très attaché à son village, il y revenait cependant régulièrement. C’est à l’occasion de la fête qui marqua le centenaire de la naissance d’Hector Crinon que Raymond Beaucourt produisit ses premiers textes en picard. Il s’agit de poèmes qu’il publiera dans « la Gazette de Péronne » entre 1908 et 1911. Il collaborera également à la « Revue septentrionale » de 1910 à 1913 et intégrera la société des Rosati. Après la guerre, il reprendra sa collaboration avec ces périodiques mais celle-ci s’arrêtera brutalement par son décès prématuré en 1925 (il avait alors 58 ans). 9 poèmes posthumes seront publiés dans « L’Almanach picard du Hérisson » entre 1926 et 1927.
Beaucourt est un poète qui aime la description. Il montre les paysages du Vermandois, les travaux agricoles, les petits métiers, les jeux, les fêtes ou encore les animaux qui ont, comme beaucoup d’autres, marqué sa vie. Sa poésie est classique, plus rigoureuse que celle d’Hector Crinon. Pierre Ivart le qualifiera de Parnassien et Debrie, quant à lui, admirera l’élaboration de sa technique poétique.