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Circuit de Vaux-en-Vermandois

Circuit de Vaux-en-Vermandois

Georges Gry

Georges Gry naît à Gauchy en 1883. Après une enfance paisible, il épouse Cécile Magnier en 1904 et s’installe à Vaux, dans la campagne picarde, où il devient agriculteur. Passionné par la langue picarde, il publie plusieurs contes en langue régionale et participe aux concours organisés par les Rosati. Mobilisé en 1914, il sert avec courage au sein du 287e RI avant d’être blessé et réformé.

Élu maire de Vaux en 1919, il s’engage dans la reconstruction du village détruit par la guerre. Conseiller général du canton de Vermand en 1922, il intervient pour que l’appellation « en-Vermandois » soit ajoutée au nom de la commune en 1924. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il refuse de collaborer avec l’occupant, ce qui lui vaut d’être arrêté et interné au camp de Royallieu. Victime d’insinuations mensongères, il est réhabilité après la guerre et retrouve son mandat de maire.

En 1952 il édite son premier recueil, « Contes, proverbes et dictons picards », qui reprend les articles qu’il publie alors régulièrement dans L’Aisne nouvelle. Un second volume, « Le patois picard et le Vermandois », sort en 1955. Membre de la Société académique de Saint-Quentin depuis 1929, il y prononce une conférence sur « Hector Crinon, poète picard ». Plusieurs fois distingué, notamment par la Légion d’honneur, Georges Gry meurt en 1966, laissant une empreinte profonde dans l’histoire locale.

Circuit au Ronssoy

Circuit au Ronssoy

Maurice Thiéry

Maurice Thiéry

Né Joseph-Modeste en 1862 dans le Ronssoy, Maurice Thiéry est le fils de deux paysans. Il ira cependant à l’école et deviendra professeur de collège puis s’attachera au Ministère de l’Instruction Publique et à celui des Beaux-Arts. Enfin, il sera nommé à l’Administration Centrale.

Contrairement à certains auteurs picards, il a fait son éducation culturelle hors de la région, à Paris. Il participera à différentes revues et publications collectives ainsi qu’à une vie associative très riche. Il écrit en français et en picard, se faisant témoin de son temps, où la modernité fait son apparition, et de ses contemporains.

 Il écrit sur les évènements contemporains, comme la première guerre mondiale, mais également sur de vieux contes picards (on connaît les Contes d’min village) car, comme pour Raymond Beaucourt, cet exil dans la capitale ne l’empêcha pas de rester très attaché à son village natal où il revenait très fréquemment.

Maurice Thiéry était donc un homme très éduqué, ayant appris grâce à une sociabilité stimulante et moderne. Il a trouvé ses sources d’inspiration parmi ses pairs, à la capitale, cœur de la modernité mais également dans ses souvenirs d’enfance et ses racines picardes, ancrées en lui. Il fut un conteur passionné et passionnant.

Voici un extrait de : Contes de ch'cuint d'fu, de Maurice Thiéry

Circuit à Etreillers

Circuit à Etreillers

Jean-Pierre Semblat

Jean-Pierre Semblat est un célèbre conteur picard du Vermandois.

Né en 1942 à Etreillers, il a consacré sa vie au développement rural et à la lutte pour le droit des femmes.

A côté de cet engagement social et politique, Jean-Pierre Semblat a été un grand défenseur de la langue picarde mais aussi des produits locaux, de plats authentiques et des traditions qui rassemblent.

Auteur de nombreux textes en picard publiés dans la presse, il est l’inventeur du concept de « picardothérapie »

Lire un extrait de : Un picard mitan dé zzeutes, de Jean-Pierre Semblat

Circuit à Vraignes

Circuit à Vraignes

Hector Crinon

Hector Crinon

Il a grandi et vécu à la campagne, qui sera la source principale de son inspiration littéraire. Considéré comme l’un des plus grands auteurs de langue picarde par les spécialistes, il aura un cercle social étroit mais artistique et littéraire qui le portera dans ses créations.

Il aura une instruction très élémentaire et sortira de l’école à 13 ans en ne sachant pas correctement écrire. Il gardera cependant une grande sensibilité littéraire et conservera sa passion de la lecture, apprenant le plus possible pour combler son éducation lacunaire.

Il préférait le calme et la solitude aux divertissements bruyants et apprit les règles de la prosodie sur ses moments de solitude.

C’est en 1830 qu’il publie son premier écrit, un recueil de chansons difficilement trouvable aujourd’hui. En 1848, il commencera à écrire ses satires, grâce auxquelles il se fera connaître, au contact de M. de Haussy.

Enfin, on peut dire de lui qu’il était un poète-paysan, un « Haricoutchi » ayant préféré une compagnie réduite mais enrichissante à une vie bruyante et abrutissante. Il composait ses satires en pleine campagne en conduisant sa charrue et semant son blé, fort des connaissances littéraires et de la sensibilité qu’il a su acquérir par lui-même. Sa poésie est à l’image de sa campagne, bonhomme et pesante, attachée à sa famille et au sol natal.

 

Lire un extrait de : Satires picardes, d'Hector Crinon

Raymond Beaucourt

Raymond Beaucourt

Il est né le 6 avril 1867 à Vraignes. Son père, un petit épicier, l’inscrira à l’École normale de Paris. Il put faire des études et devint instituteur dans la région parisienne. Très attaché à son village, il y revenait cependant régulièrement. C’est à l’occasion de la fête qui marqua le centenaire de la naissance d’Hector Crinon que Raymond Beaucourt produisit ses premiers textes en picard. Il s’agit de poèmes qu’il publiera dans « la Gazette de Péronne » entre 1908 et 1911. Il collaborera également à la « Revue septentrionale » de 1910 à 1913 et intégrera la société des Rosati. Après la guerre, il reprendra sa collaboration avec ces périodiques mais celle-ci s’arrêtera brutalement par son décès prématuré en 1925 (il avait alors 58 ans). 9 poèmes posthumes seront publiés dans « L’Almanach picard du Hérisson » entre 1926 et 1927.  

Beaucourt est un poète qui aime la description. Il montre les paysages du Vermandois, les travaux agricoles, les petits métiers, les jeux, les fêtes ou encore les animaux qui ont, comme beaucoup d’autres, marqué sa vie. Sa poésie est classique, plus rigoureuse que celle d’Hector Crinon. Pierre Ivart le qualifiera de Parnassien et Debrie, quant à lui, admirera l’élaboration de sa technique poétique. 

 

Lire un extrait de : In chuivant ches voyettes, de Raymond Beaucourt

Circuit à Vermand

Circuit à Vermand

Pierre-Louis Gosseu

Pierre-Louis Gosseu, de son vrai nom Pinguet, né à Saint-Quentin en 1793 et décédé à Paris en 1871, fut un infatigable polémiste.

Républicain enragé, il voulait inculquer au peuple la haine des rois.

Il publia entre 1839 et 1843, dans plusieurs journaux de Saint-Quentin, des Lettres picardes dans lesquels il se faisait passer pour un paysan de Vermand venu en ville pour ses affaires et qui discutait des affaires du royaume de France de l’époque.

C’est pour échapper à la censure, et toucher les masses, que Gosseu a écrit en picard.

L’humour fut son arme favorite.

Lire un extrait de : Lettres picardes, de Pierre-Louis Gosseu